BIBLIOTHECA AUGUSTANA

 

Christine de Pizan

vers 1364 - vers 1431

 

L'Avision de Christine

 

La tierce partie

 

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XIII

Se plaint Christine de Fortune

qui lui osta ses bons amys

 

Sicomme devant est dit comme ja meussent donne nom mes ditz volumes par les presens qui a maint prince de estranges terres fais en furent non pas de par moy envoyez mais par autres comme de chose nouvelle venue de sentement de femme. Sicomme dit le proverbe. Choses nouvelles plaisent ne le dis par nulle vantance comme elle ny affiere

le premier duc de milan en lombardie qui de ceste chose fu informes et peut estre plus grandement que la cause ny estoit desirant me traire en son pais tres grandement avoit ordenne de mon estat par rentes a tousiours se aler y vouloie/ Et ce scevent pluseurs gentilz hommes du pais meismes commis a celle ambassaderie. Mais fortune selon ses usages et coustumes ne voult mie que la ruine de mon estat fust repare/ si me tolli tantost/ par mort cil qui bien me voloit/ non pas que de legier eusse delibere laissier france pour certaines causes/ tout soit de la mon naturel pais. Toute fois me greva elle/ quant me tolli un bon ami qui nest petite perte/ Et tel que comme la relacion de gens notables ma dit/ sanz partir de ca meismes meust il valu par les dessertes de mes livres.