B  I  B  L  I  O  T  H  E  C  A    A  U  G  U  S  T  A  N  A
           
  Iustinus
floruit ca. 350 p. Chr. n.
     
   


E p i t o m a
H i s t o r i a r u m   P h i l i p p i c a r u m
P o m p e i i   T r o g i


L i v r e   X V I

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Les diadoques et les épigones (293-282 a.C.)

1 2 3 4 5

Dèmètrios Poliorcète s'empare de la Macédoine, 1,1   Coalition contre Dèmètrios, 2,1  
Fin de la maison de Cassandre, 2,4   Succession de Ptolémée Sôter 2,7  
Campagnes de Lysimaque, 3,1   Histoire d'Héraclée 3,4.
 

      1        latin
Dèmètrios Poliorcète s'empare de la Macédoine 1 Après les morts successives du roi Cassandre et de son fils Philippe 1, la reine Thessalonice, épouse de Cassandre 2, est tuée peu de temps après par son fils Antipatros alors qu'elle demandait la vie en grâce au nom de ses seins maternels. 2 La cause du parricide fut que, après la mort de son époux, elle semblait avoir penché davantage pour Alexandre au moment de la division du royaume entre les frères. 3 Ce forfait parut à tous d'autant plus grave qu'il n'y avait aucun signe de tromperie de la part de sa mère, 4 quoique, en cas de parricide, aucune cause suffisamment légitime ne puisse être invoquée pour couvrir le crime.
      5 En raison de cela, donc, Alexandre, décidé à faire la guerre à son frère en vengeance du meurtre de leur mère, demande de l'aide à Dèmètrios 3. 6 Et Dèmètrios, dans l'espoir d'envahir la Macédoine, ne prit pas de retard 4.
      7 Lysimaque, craignant son arrivée, conseille à son gendre Antipatros 5 de rentrer dans les bonnes grâces de son frère plutôt que de laisser entrer en Macédoine l'ennemi de leur père. 8 Alors que donc Dèmètrios avait pressenti la réconciliation entreprise entre les frères, il tua Alexandre dans une embuscade 6 9 et, s'étant emparé du royaume de Macédoine, il convoque une assemblée pour justifier le meurtre devant l'armée.
      10 Il y allègue que, appelé en premier par Alexandre, il n'avait pas préparé d'embuscades, mais qu'il les avait devancées. 11 D'autre part, il était plus légitime qu'il soit roi de Macédoine,en fonction soit de l'expérience de l'âge, soit des motifs. 12 En effet, son père avait été le compagnon du roi Philippe comme d'Alexandre le Grand dans chaque campagne 7; 13 il avait été ensuite le ministre des enfants d'Alexandre et le chef désigné pour poursuivre les traîtres. 14 En face, Antipatros, le grand-père de ces jeunes gens, avait toujours été un ministre du royaume plus dur que les rois eux-mêmes. 15 Quant à leur père, Cassandre, l'exterminateur de la maison royale, il n'avait épargné ni les femmes, ni les enfants, et il n'avait pas fait trêve jusqu'à ce qu'il eût détruit tout rejeton de la souche royale. 16 Parce qu'il n'avait pu réclamer vengeance de ces crimes à Cassandre lui-même, il l'avait transférée sur les enfants de ce dernier 8. 17 Pour cette raison également, Philippe et Alexandre, si les Mânes avaient quelque sentiment, préféraient que ce ne soit pas leurs assassins et ceux de leur lignée qui tiennent le royaume de Macédoine, mais leurs vengeurs. 18 Le peuple ayant été apaisé par ces paroles, Dèmètrios est acclamé roi de Macédoine 9.
      19 Quant à Lysimaque, comme il subissait la pression de la guerre avec le roi des Thraces Doricetis 10, il fit la paix avec Dèmètrios afin de ne pas être obligé de le combattre en même temps ; il lui livra l'autre partie de la Macédoine qui avait été le lot de son gendre Antipatros 11.  

      2        latin
Coalition contre Dèmètrios 1 Donc, alors que Dèmètrios, pourvu de toutes les forces du royaume macédoinien, avait décidé de s'emparer de l'Asie 12, à nouveau Ptolémée, Séleucos et Lysimaque, qui avaient éprouvé dans la lutte précédente combien étaient grandes les forces de la concorde, ayant conclu une alliance et uni leurs armées, transfèrent en Europe la guerre contre Dèmètrios.
      2 Le roi d'Épire, Pyrrhos 13 se joint à eux comme compagnon et allié militaire, espérant que Dèmètrios perdrait la Macédoine aussi facilement qu'il l'avait acquise. 3 Et cet espoir ne fut pas vain : en effet, après avoir corrompu l'armée de Dèmètrios et l'avoir lui-même mis en fuite, Pyrrhos s'empara du royaume de Macédoine.
      Fin de la maison de Cassandre 4 Pendant que cela se passe, Lysimaque tue son gendre Antipatros 14 qui se plaignait que le royaume de Macédoine lui avait été enlevé par la fourberie de son beau-père 15, et il met en prison sa propre fille Eurydice qui s'était jointe aux plaintes d'Antipatros 16, 5 et ainsi toute la maison de Cassandre paya à Alexandre le prix soit de son assassinat, soit de sa lignée anéantie, en partie par le meurtre, en partie par le supplice, en partie par le parricide 17. 6 Dèmètrios, quant à lui, enveloppé par tant d'armées, préféra se rendre à Séleucos alors qu'il pouvait mourir honorablement 18.
      Succession de Ptolémée Sôter 7 La guerre terminée, Ptolémée meurt revêtu de la grande gloire de ses exploits 19. Avant de perdre ses forces, il avait remis le pouvoir royal au cadet de ses fils 20, contre le droit des gens et avait rendu compte de cela au peuple ; 8 et la popularité du fils au moment où il recevait le pouvoir royal n'avait pas été moindre que celle du père au moment de sa dévolution. 9 Parmi les autres exemples de la piété mutuelle du père et du fils, cet acte également avait ménagé au jeune homme l'amour du peuple : le père, après avoir remis à son fils le pouvoir royal officiellement, avait servi le roi parmi les gardes du corps et avait estimé qu'il était plus beau que tout le pouvoir royal d'être le père du roi.  

      3        latin
Campagnes de Lysimaque 1 Cependant, entre Lysimaque et le roi Pyrrhos, alliés peu auparavant contre Dèmètrios, le fléau de la discorde, qui se tient continuellement entre les pairs, avait mis en branle une guerre. 2 Vainqueur, Lysimaque s'était emparé de la Macédoine après avoir chassé Pyrrhos 21.
      3 De là, il déclara la guerre à la Thrace 22 et une nouvelle fois à Héraclée 23, une ville dont les débuts et la fin furent étonnants.
      Histoire d'Héraclée 4 En effet, l'oracle de Delphes avait répondu aux Béotiens, qui s'inquiétaient d'une pestilence, de fonder dans la région du Pont une colonie consacrée à Hercule. 5 Alors que cela n'avait pas été accompli, par crainte d'une lointaine et dangereuse navigation, tous souhaitant plutôt la mort dans leur patrie, les Phocéens leur firent la guerre : 6 comme ils subissaient des défaites infligées par ces derniers, ils ont recours de nouveau à l'oracle : il fut répondu que le remède de la guerre serait le même que celui de la pestilence. 7 Donc, une troupe de colons ayant été recrutée, ils furent transportés dans le Pont et ils fondèrent la ville d'Héraclée ; et puisqu'ils avaient été transportés dans ces lieux d'installation selon les auspices des destinées, ils se ménagèrent de grandes richesses en peu de temps.
      8 Ensuite, cette ville eut beaucoup de guerres avec ses voisins et beaucoup de malheurs dus à la discorde intérieure. Parmi d'autres grandes choses, ceci fut tout spécialement digne de mémoire. 9 Alors que les Athéniens étaient les maîtres du pouvoir, et que après la défaite des Perses ils avaient affecté le tribut de la Grèce et de l'Asie à la défense de la flotte, tous apportant volontiers leur contribution pour l'assurance de leur propre sauvegarde, les seuls Héracléens avaient refusé de contribuer en raison de l'amitié des rois perses. 10 Tandis que Lamachos, envoyé en conséquence par les Athéniens avec une armée pour arracher ce qui était refusé, dévastait les terres des Héracléens après avoir laissé ses navires sur le rivage, il perdit dans un naufrage, causé par une tempête soudaine, sa flotte avec la majeure partie de son armée. 11 En conséquence, comme, ayant perdu ses navires, il ne pouvait revenir par mer, et qu'il n'osait le faire par la terre avec une petite troupe au milieu de tant de nations si sauvages, les Héracléens ayant jugé qu'il était plus honorable de saisir l'occasion d'un bienfait plutôt que celle de la vengeance, les laissent partir munis d'approvisionnement et de renforts, 12 estimant que le ravage de leurs terres était bien compensé s'ils avaient transformé en amis ceux qu'ils avaient eus comme ennemis 24.  

      4        latin
1 Parmi bien des maux, ils souffrirent aussi de la tyrannie 2 puisque alors que la plèbe réclamait violemment l'abolition des dettes et le partage des terres des riches, l'affaire ayant été discutée longtemps au Sénat, comme on ne lui trouvait pas de solution, 3 à la fin ils demandèrent, contre la plèbe en pleine anarchie, de l'aide au général athénien Timothée 25, puis au général thébain Épaminondas 26.
      4 Après le refus de l'un et de l'autre, ils ont recours à Cléarque 27 qu'ils avaient eux-mêmes envoyé en exil. 5 Si impérieuse était la nécessité relative à ces fléaux qu'ils appelaient pour la protection de la patrie celui à qui ils avaient interdit la patrie. 6 Mais Cléarque, rendu plus criminel par l'exil et jugeant que la division du peuple était l'occasion de s'emparer de la tyrannie, 7 entre d'abord en pourparlers avec Mithridate 28, l'ennemi de ses concitoyens, et, ayant jeté les bases d'une alliance, il s'engage, une fois rappelé dans sa patrie, à se regarder comme le préfet de ce dernier après lui avoir livré la ville. 8 Par la suite, cependant, il avait retourné contre Mithridate lui-même le piège qu'il avait préparé pour ses concitoyens. 9 Et en effet alors qu'il était revenu d'exil en tant qu'arbitre de la discorde civile, au moment où il avait été décidé qu'il livrerait la ville à Mithridate, il le fit lui-même prisonnier avec ses amis et, après avoir reçu une énorme somme d'argent, le laissa partir. 10 Et de même qu'il s'était fait brusquement d'un allié un ennemi, de même, de défenseur de la cause sénatoriale, il en arriva soudain à devenir le patron de la plèbe, 11 et il ne se borna pas à enflammer la plèbe contre ceux qui étaient à l'origine de son pouvoir et par lesquels il avait été rappelé dans sa patrie, mais en plus il s'adonna à toutes les impiétés d'une cruelle tyrannie.
      12 Donc, ayant convoqué le peuple en assemblée, il dit qu'il ne serait pas davantage aux côtés du sénat marchant contre le peuple ; il s'interposerait également si le sénat persévérait dans sa dureté première ; 13 or s'ils se jugent égaux en cruauté avec les sénateurs, il s'en irait avec ses soldats et il n'interviendrait pas dans les discordes civiles ; 14 mais s'ils ne se défiaient pas de leurs propres forces, il ne ferait pas défaut à la vengeance des citoyens. 15 En conséquence, qu'ils prennent eux-mêmes leur décision : qu'ils lui ordonnent de s'en aller, s'ils préfèrent, ou bien de rester, en allié de la cause populaire. 16 La plèbe, troublée par ces paroles, lui défère le commandement suprême et, tandis qu'elle s'enrage contre la puissance du sénat, elle se rend esclave d'une domination tyrannique, avec les femmes et les enfants.
      17 Donc, Cléarque enferme dans les chaînes soixante sénateurs arrêtés, en effet les autres s'étaient éparpillés dans la fuite. 18 La plèbe se réjouissait de ce que le sénat soit détruit de préférence par le général des sénateurs, et vice versa le secours de ces derniers avait été détourné pour leur perte. 19 Tandis que Cléarque les menace tous indistinctement de mort, il rend leur valeur plus précieuse 20 puisque, ayant reçu beaucoup d'argent comme s'il allait les soustraire en cachette aux menaces du peuple, il les dépouille de la vie après les avoir dépouillés de leur fortune.  

      5        latin
1 Ensuite, ayant appris quelle guerre lui était préparée par ceux qui s'étaient enfuis et avaient demandé, par pitié, de l'aide aux cités, il affranchit leurs esclaves 2 et pour qu'il ne manque pas un malheur aux familles les plus honorables, il contraint leurs épouses et leurs filles à épouser leurs esclaves, sous peine de mort pour celles qui refusaient 29. 3 Mais les noces si funèbres des matrones furent rendues plus sinistres par des deuils soudains. 4 Ainsi, beaucoup se tuèrent avant les noces, beaucoup au cours des noces mêmes après avoir tué leurs nouveaux maris et elles s'arrachent à de si funestes malheurs par le courage de leur pudeur de bonne naissance.
      5 Ensuite s'engage un combat à l'issue duquel le tyran, vainqueur, traîne les sénateurs vaincus devant les regards des citoyens, pour figurer un cortège triomphal. 6 Revenu en ville, il enchaîne les uns, en torture certains, en tue d'autres ; aucun lieu de la ville n'échappe à la cruauté du tyran. 7 L'insolence ajoute à la dureté, l'arrogance à la cruauté. 8 Pendant ce temps, les succès d'une félicité continuelle lui font oublier qu'il est un homme, pendant ce temps, il dit qu'il est le fils de Jupiter. 9 On portait devant lui en public un aigle en or comme témoignage de sa filiation, 10 il portait un vêtement de pourpre, les cothurnes des monarques de tragédie et une couronne d'or ; 11 quant à son fils, il l'appelle Kéraunos 30 afin de se jouer des dieux, non seulement par un mensonge, mais encore par des noms.
      12 Deux très nobles jeunes gens, Chion 31 et Léonidès, indignés qu'il agisse ainsi, conspirent la mort du tyran pour délivrer leur patrie. 13 C'étaient des disciples du philosophe Platon qui, désirant montrer à leur patrie la vertu dont ils faisaient chaque jour l'apprentissage en suivant les préceptes du maître, placent en embuscade cinquante parents ou clients. 14 Eux-mêmes, à la manière de gens qui se disputent se dirigent vers la citadelle, auprès du tyran, comme auprès du roi ; 15 une fois admis en sa présence selon les lois de l'amitié, tandis que le tyran, attentif, écoute le premier qui parle, il est égorgé par l'autre. 16 Mais ils sont eux-mêmes submergés par les gardes, leurs compagnons venant trop tard à leur aide. 17 Il résulta de cette action que le tyran était tué, certes, mais que la patrie n'était pas délivrée. 18 En effet, Satyros, le frère de Cléarque, s'empara de la tyrannie par le même chemin et, pendant bien des années, les tyrans régnèrent sur les Héracléens selon l'ordre de succession.

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1   Cf. supra, 15,4,24.
 
2   Cf. supra, 14,6,13.
 
3   Alexandre est le frère germain d'Antipatros II, assassin de leur mère Thessalonice ; leur sœur consanguine, Phila a épousé Dèmètrios Poliorcète.
 
4   Dèmètrios Poliorcète laissa son fils Antigone Gonatas (fils de Phila) en Grèce et se rendit en Macédoine en automne 294 a.C.
 
5   Antipatros a épousé Eurydice, fille de Lysimaque. Alexandre a épousé une fille de Ptolémée.
 
6   Voir le récit de Plutarque, Dem. 36, et une allusion dans un fragment de Diodore (21,7,7).
 
7   En fait, Antigone Monophtalmos était resté en Asie mineure en 333 et s'était vu confier par Alexandre le gouvernement de la Phrygie majeure.
 
8   Pour les besoins de sa cause, Dèmètrios a visiblement oublié que son fils Antigone est le petit-fils de Cassandre.
 
9   Dèmètrios est proclamé roi en 294/3 a.C. ; cf. Plutarque (Dem. 37) «il ne lui fallut pas de longs discours». Antipatros II s'est enfui avec sa femme chez Lysimaque. La veuve d'Alexandre s'est réfugiée aussi auprès de Lysimaque, qui lui a fait épouser son fils aîné.
 
10   Fabricius a corrigé la leçon des mss de Justin Doricetis en Dromichaetes, comme Bongarsius avait corrigé dans le prologue les leçons de p (aromiche) et de t (andromachae) Plutarque (Dem. 39) nomme DromicaithV un roi des Odryses de l'époque. À propos de la capture par les Thraces d'Agathocle, le fils de Lysimaque, et des relations entrele roi et Dromichaetes, voir Diodore, 21,9-12.
 
11   En 293 a.C.
 
12   En 288 a.C.
 
13   L'histoire de Pyrrhos, fils d'Éacide, roi d'Épire de 306 à302, puis de 297 à 272, est racontée dans les livres suivants. En 289, Pyrrhos et Dèmètrios s'étaient réconciliés et avait partagé la Macédoine entre eux ; l'année suivante il rejoignit la coalition.
 
14   Selon Diodore (21,7,7), c'est Dèmètrios qui aurait tué Antipatros le Jeune ; la version favorable à Lysimaque vient sans doute de Hiéronymos de Cardia.
 
15   Lysimaque a partagé en 288 le royaume et les cités avec Pyrrhos pour prix de son alliance.
 
16   En 287 a.C.
 
17   Ajoutons que Phila, fille de Cassandre et épouse du Poliorcète a été tuée au moment de la reconquête d'Athènes par la flotte de Ptolémée en 288 a.C.
 
18   286 a.C. Il fut emprisonné à Apamée et mourut en captivité trois ans plus tard, en 283 a.C.
 
19   Ptolémée Ier Sôter mourut en 283/2 a.C.
 
20   Ptolémée II Philadelphe (282-246 a.C.), fils de Bérénice, avait été préféré à son aîné, Ptolémée Kéraunos, fils d'Eurydice (la fille d'Antipatros I).
 
21   En 285 a.C., Pyrrhos perdit, du fait de l'attaque de Lysimaque, la Macédoine et la Thessalie, dont il était roi respectivement depuis 288 et 287 ; il ne put garder que la «grande Épire».
 
22   Cette mention de la Thrace a parfois été considérée comme résultant d'une erreur de Justin sur la localisation géographique d'Héraclée du Pont, d'où la correction Asiae de Rühl, d'après le texte du prologue et le § 4 infra. Cependant, le fait que Justin semble avoir conservé intégralement la digression que Trogue Pompée avait consacré aux origines et à l'histoire d'Héraclée, pourtant une cité de moindre importance, indique un intérêt particulier pour cette cité, fondé sur des motifs que nous ignorons. Notre auteur a pu résumer en quelques mots un petit développement de Trogue Pompée sur un épisode du retour du roi vers l'Asie. On connaît l'existence d'un historien ancien, originaire d'Héraclée, Nymphis, qui fut sans doute la source de la source de Trogue Pompée, ici Hieronymos de Cardia.
 
23   Lysimaque épousa en 302/1 Amastris, la veuve de Dionysios, tyran d'Héraclée, puis il la répudia (299) pour épouser Arsinoe II. Amastris fut assassinée par ses fils Cléarque et Oxathrès, ce qui permit à Lysimaque d'annexer la cité après avoir fait exécuter les assassins. La cité fit partie du douaire d'Arsinoe II.
 
24   En 424 a.C. L'amiral Lamachos, mouillé dans le Kalès, perdit sa flotte par suite d'une crue subite de la rivière et revint par voie de terre jusqu'à Chalcédoine. Thucydide (4,75), qui raconte l'affaire en quelques mots, ne parle pas de cette mansuétude des Héracléens.
 
25   Le fils de Conon, † 354 a.C.
 
26   Le grand Épaminondas, † 371 à la bataille de Leuctres.
 
27   Cléarque, né c. 390 a.C., avait été l'élève d'Isocrate et de Platon.
 
28   Mithridate Ier, roi du Pont.
 
29   Topos actualisant une nouvelle fois la crainte permanente des maîtres d'esclaves.
 
30   C'est à dire «la Foudre» (KeraunoV).
 
31   Sur Chion, voir la publication de P.-L. Malosse, Lettres de Chion d'Héraclée, Salerne, 2004.