BIBLIOTHECA AUGUSTANA

 

Christine de Pizan

vers 1364 - vers 1431

 

L'Avision de Christine

 

La première partie

 

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XXIII

Encore de sa complainte

 

Helas encore de la paour que iay de ma ruine nay ie cause considerant les dessertes de mes soubgiez car peut estre que ains la reparacion attendue moult convendra perir des miens comme il soit vray que des choses a avenir le temps mucie soit soubz le secret de dieu/ sicomme la promesse quil fist a a*braham de ses lignees moulteplier et croistre sus la terre comme souverains/ Et chose est certaine la parole de dieu estre vraye. Et toutevoye par les dessertes dyceulz enfans et pueple disrael punicion a tres long temps leur a este par maintes fois de dieu envoyee comme il appert par la bible qui de ce fait mension Et puis quant dieu bien les avoit punis les rappelloit a soy. Et encore au iour duy les veons dispers et fuitis pour leur dessertes/ leur reparracion selon que len tient par la ditte promesse sera quant lumiere de vraye foy leur sera donnee ceste figure me fait doubter grans perplexites avenir ains le reparement de ma ruine. sicomme nous veons communement ou temps dorage grans escrois de tonnoirres fouldres et tempestes cheoir dommagablement aincois que le temps se resclaire/ Et se sur ce croire nen voulons des anciens les prophecies. sicomme merlin les sebilles ioachim et mains aultres qui nous dient tout pleinement les advenemens de nos adversitez et trebuschements/ Et se veoir les veulx en mains lieux les trouveras plainement a la lettre lesquieulx ditz ie laisse pour ce/ car aucuns dire pourroient que comme ilz soient apocrifes ne doivent estre recitez a cause de certaine preuve/ les tieux textes des saintes escriptures que nyer ne povons et ou na menconge nous doivent a tout le moins estre fondement de paour et petite asseurance/ Et aussi les veritez des vraies hystoires approuvees

Qui me gardera doncques de trembler quant je cognois que la iustice de dieu riens ne passe sans punicion/ et ie voy les occasions dynconvenient courir toutes communes. cest assavoir par especial les filles de perdicion dessus escriptes et que tu as veues* Et le vent penetrant qui donne lenfleure maloite qui bestourne le sens dome raisonnable en beste mue.