BIBLIOTHECA AUGUSTANA

 

Christine de Pizan

vers 1364 - vers 1431

 

L'Avision de Christine

 

La tierce partie

 

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XX

Encore de ce mesmes

 

Apres il me semble que tu te plains et dis/ que comme tu fusses cheoite es las de dure fortune tantost que tu fus vesve te assaillirent les mauvais par divers travaulx de plais et de plusieurs inconveniens que ilz te bastirent. O ma chiere amie/ ce nest pas de nouvel que les mauvais persecutent les innocens qui deffendre ne se scevent/ ou pevent/ mais non pour tant que ce soit a leur dampnacion/ yceulz persecuteurs se bien a ton utilite sceusses user des trays de leurs dars/ seroient les orfevres de ta couronne, car comme dit saint jeroisme en lepistre a cyprian/ que de tant comme creature humaine plus est afflicte par poissance danemis et de cruaulte/ Et de tant plus croist la couronne de son loyer. O fole qui plouroies par desconfort a ton foyer comme dit as ou temps de tes tribulacions/ helas et ainsi faisoies de ton proffit ton dommage/ se par impacience estoit. Car dit saint augustin/ beau filz se tu plorez/ gardes que ce soit soubz la correction de dieu ton pere/ et non mie par impacience. Car la verge dont il te bat nest mie punicion ains est signe que tu as part en son testament, car dieux te envoyoit ton mieulx/ et user nen scavoyes. Or regarde les beaulz enseignemens des sains docteurs, car de tel viande/ te vueil ie repaistre comme elle soit plus penetrant par aventure en ton entendement que force dargumens ne seroit de quoy autre fois usay en confort de creature humaine

helas ne tenseigna en ce pas cy saint gregoire ou xe livre de morales que tu devoies faire lors que il dist tieulx paroles/ De tant dist il que nous endurons pour lamour de nostre seigneur plus paciemment tribulacion de tant plus croist nostre esperance en lui. Car la ioye de retribucion pardurable ne puet estre cueillie se premierement nest semmee en affliction/ Et escoute un beau vers de ses paroles

les maulx qui yci nous estraingnent a aler a dieu nous contraignent

Et combien qu cy devant tay dit/ et il est vray que cause neusses de si grant affliction avoir selon de effaitt des choses comme tu dis que avoies/ Toutevoies puis que te reputoies mal eureuse tu lestoies/ et cestoit ce qui le te faisoit estre/ car se toy meismes ne ty reputasses ne le fusses mie/ dont puis que maladie ta meismes reputacion te donnoit medecine. Il convient a quelque cause que le mal soit venue. Mais a celle fin que a de tes amies ou amis semblablement enfermez/ ou a dautres simples ou ignorans du colliege crestien a qui ce venra a cognoiscence puisse mon remede estre valable le regisme prouffitable a garison de tel maladie ne te sera par moy vee/ Et encor voy que mestier en as/ Et a propos que de pou te plaignisses. Escoute que dit cassiodore sus le psaultier/ nous endurons dist il petites choses mais sil nous souvenoit bien quel buvrage pour nous but en la croix notre seigneur qui a lui nous appelle nous avons matiere de pacience. O creature sil est ainsi que tribulacion tu aies receue ou reçoives comment dieux ta donnee belle maniere de vivre se bien en/ sces user. Car tribulacion euvre loreille du cuer mainte fois la ou mondainne prosperite la clot