bibliotheca Augustana
BIBLIOTHECA AUGUSTANA

 

Jean d'Abondance

† vers 1540

 

Farce nouvelle très bonne et

très joyeuse de la Cornette

 

Texte

 

_______________________________________________________________

 

 

 

LA CORNETTE.

FARCE.

 

LA FEMME commence.

As tu bien faict ton personnage

Finet? et aussy ton message,

Quen dis-tu?

FINET.

Tres bien.

LA FEMME.

Que ta il dict.

FINET.

Qua il dict.

LA FEMME.

Voire.

FINET.

Il se maudict

5

Au cas quil ne vous ayme plus

Que luy mesme. 1)

LA FEMME.

Et au surplus 2).

Quen tout temps il vous servira

Et fera ce quil vous plaira

Par mon serment il est mignon.

LA FEMME.

10

Nest-il pas gentil compagnon

Finet?

FINET.

Cest un fin affiné

De souspirer il na finé 3)

Tant quon lui a parle de vous.

LA FEMME.

Ton maistre nest il point ialoux

15

A ton avis.

FINET.

Ie crois que non

Pose 4) quayez mauvais regnon

Pas nentend que luy faictes tort.

LA FEMME.

Il se fie en moy le plus fort

Du monde.

FINET.

Il a bien raison.

LA FEMME.

20

Femmes scavent une oraison

Pour endormir marys.

FINET.

Ie anvoyre 5)

Et puis Dieu le bon roy de gloire

Et de si bonne courtoisie

Que qui a mal de ialousie

25

Afin quil ne perde science

Il luy envoye patience

Vous avez le cas esprouve

Un tel en avez vous trouve

Oui est aussi mou quune pomme

30

Ma maistresse, de cupendu 6)?

LA FEMME.

A cella est mon cas pendu.

FINET.

Il vous gardera de froidure.

LA FEMME.

Comment.

FINET.

Cest une couverture 7)

Ce vostre ventre croist cest umbre.

LA FEMME.

35

Quoy quil en soit ie suis au nombre

Du mariage.

FINET.

Cest sans peine.

Mais que dictes vous du chanoine

Iay parle a luy aussi bien.

LA FEMME.

Le chanoine est homme de bien

40

Ie laime mais Dieu scait comment

Il fournit a lappointement

De quoy mon mignon ientretiens.

FINET.

Et voires mais ce tout 8) les biens

Du crucifix.

LA FEMME.

Il ne men chaut

45

Le crucifix soit froid ou chaud

Est tousiours tout nud a la croix

Et ne mange point.

FINET.

Ie le crois

Vous estes femme de credit.

LA FEMME.

Finet si ie luy avois dict

50

En parlant a luy que les nuës

Fussent peaulx de veau devenuës, 9)

Il le croiroit.

FINET.

Saincte Marie

Cependant vous estes nourrie,

Maistresse de cannes et chapons.

LA FEMME.

55

Voila comme nous eschapons

Entre nous femmes de gens vieux.

FINET.

Toutes fois vous aimez trop mieux

Le compaignon que le chanoine.

LA FEMME.

Dautant que forment 10) vaut mieux

Que avoyne.

FINET.

60

De ce ne dicts le contraire.

LA FEMME.

Scais tu bien quil te faut faire

Devers mon mignon tu iras

Entens tu bien et luy diras

Que luy ay fait faire au matin

65

Un tres beau pourpoint de satin.

La ie menvoy pour bonne guise

Donner du vent de ma chemise

A mon vieillard sans nul diffame

Bonsoir mon mary.

LE MARY.

Ha ma femme.

LA FEMME.

70

Vous nescrivez plus, baisez-moy.

LE MARY.

He folle, folle.

LA FEMME.

Tant desmoy

Ne vous est au corps profitable.

LE MARY.

Tu as le cœur si charitable

Que la lerme me vient aux ieux.

LA FEMME.

75

En bonne foy iaimerois mieux

Estre morte que vous.

LE MARY.

Ma mye

Pour moy ie ne le voudrois mye

Vous estes en votre ieunesse.

LA FEMME.

Ah mon amy, votre sagesse

80

Vostre bonte et votre sens

Mont mis au cœur

Plaisirs et pensee amoureuse

Dont ie me tiens la plus heureuse

Femme qui onc espousast homme

85

Depuys Paris iusques a Rome

Dieu a mon cas a bien pourvu

Mon mary vous avez tant vu

Tant recu de bien et dhonneur

Que Dieu le souverain seigneur

90

Vous est a tres bien guerdonne. 11)

LE MARY.

Il est vray mais il ma donne

Un tresor qui est sans diffame.

LA. FEMME.

Et quel tresor?

LE MARY.

Cest vous ma femme

Car ie connois que estes certaine

95

Prude femme 12) et non point vaine

Pour vouloir quelques faux tours faire.

LA FEMME.

Vrayement ie naurois pas affaire

A homme qui ne cogneust bien

Si ie faisois ou mal ou bien

100

Et crois que vous le scavez bien.

LE MARY.

Le regnon la pas vous navez

Et ie mestime si peu saige

Que ie ne connoisse au visaige

Si une femme est vicieuse

105

De lubricite curieuse

On dit nolo nulla portet

Ne seritur a usque nolla

Meis in mala sola 13)

Ay ie point este escollier

110

Ien suis le chien au grand collier. 14)

LA FEMME.

A Dieu mengard toute ma vie

Car iamais ie nen eus envie

Mon amy vous en avez garde

De ce coup, car quand ie regarde

115

Votre face qui est si pleine

D'honneur ie serois bien vilaine

Et digne destre mise en pieces.

LE MARY.

Ains ne croirai ie nulle en pieces 15)

Vous nestes pas de telle sorte

120

Et vous navez garde quil sorte

Dun bon cœur que toute bonte.

LA FEMME pleure.

Ia Dieu ne men donne volonte

Non plus que iay fait cy devant

Iaimerois mieux mourir avant.

LE MARY.

125

Tenez la folie pleurera

Que maudict soit il qui croira

Que tu pensasse iamais mal.

LA FEMME.

Ne prendz plus autant de travail

Mon cher amy quoy or sus doncques

130

Si ioyeulx ie ne vous veis oncques

Mais que vous soyez en sante.

LE MARY.

Depuis que mon cœur a hante

Votre petit cœur ma mignonne

Ientends ce mest advis 16) la notte

135

Du rossignolet en mon cœur

Pour vous ie suis en grand vigueur

Car iamais ne me portay mieux.

LA FEMME.

Baisez moy.

LE MARY.

Ie ne suis pas vieux

Mais ie blanchis de ma nature.

LA FEMME le baise.

140

Mon Dieu voicy la creature

Que iayme oncques le mieux

Cest la raison maugre du vieux

Ie crois que nay point ma segonde. 17)

LE Ier NEPUEU.

Dis, ie ne scay la ou se fonde

145

Sa femme 18) cest notre parent

Son mal fait 19) est si apparent

Que ie ne scay quil en sera.

LE DEUXIÈME NEPVEU.

Iahan ne moy qui ny pensera

Nostre oncle 20) en sera a honte.

LE PREMIER.

150

Il complait a sa volonte

A son plaisir a sa requeste. 21)

LE SECOND.

Mon serment il nest quune beste

Ceste femme despend 22) son bien

On ne scait comment ne combien

155

Dont il ne nous sauroit bien estre.

FINET.

Voila des parents a mon maistre

Qui caquettent de ma maistresse

Mais ie voya cy hors de la presse 23)

Ie veux un petit escouter

160

Et puis ie luy iray compter.

LE PREMIER.

Il nous convient enfin tant faire

Quelle nayt plus son affaire

Entre mains son bien luy depend

Or sil ne la chastie et reprend

165

Il sera bien senit Cornet.

LE SECOND.

Il cuyde quelle ayt le corps net

Et quelle soit femme de bien

Le fol.

LE PREMIER.

Cela ne va pas bien

Nous luy dirons ce propos la

170

Et quelle va deca de la

Par lhuys devant par lhuys derriere 24)

Et que ce nest pas la maniere

Courrir ca la de tous coustez.

LE SECOND.

Cest tres bien dict or escoutez

175

Allons nous y exerciter. 25)

FINET.

Voyre dea ie le voys compter

A ma maistresse elle est bien clair

Quelle sait assez de cautelle

Pour guarir ceste maladie.

LA FEMME.

180

Et puis Finet.

FINET.

Que ie vous die

Ce que iay ouy a ceste heure.

LA FEMME.

Esse mal.

FINET.

A peu que nen pleure 26)

De pire nen pourroit pas estre.

LA FEMME.

He quoy?

FINET.

185

Les parens de mon maistre

Disent que vous estiez infamme

Tres vilaine et mechante femme

Et par une fureur et yre

Ilz sont deliberes de dire

A mon maistre par ci par la

190

Que vous alliez de ca de la

Devant darriere a tous coustez

Que cest une chose increable 27)

Mon maistre vous a agreable

Mais sil scavoyt que fussiez telle

195

Il vous hairoit de mort mortelle

Assez bien dire ie vous lose.

LA FEMME.

Et quoy il ny a autre chose.

FINET.

Nesse pas assez.

LA FEMME.

Ce nest rien

Tais toy : car ien cheviray bien 28)

200

Ie men vois par moien desbattre

Maintenant mon mary abattre 29)

Et dieu vous garde mon mary

Comment vous portez vous?

LE MARY.

Comment

A vostre bon commandement 30)

205

A vous du tout ie me soubmetz.

LA FEMME.

Ie ne vous ennuiray iamais,

Ne dict chose qui vous ennuye

Mais iay peur que ie vous ennuye

Si ie vous dis ie ne scay quoy.

LE MARY.

210

Or, dit.

LA FEMME.

Iehan ie nose.

LE MARY.

Pourquoy,

Ma fillette.

LA FEMME.

Ce nest pas chose

Qui soit de grand pris, mais ie nose.

LE MARY.

Non, non.

Facher vous navez pas le regnon.

LA FEMME.

215

Cela ne vault pas le maudire.

LE MARY.

Or dit tout ce que tu veux dire

Et ne mens ne mot ne demy.

LA FEMME.

Ce sont vos parents mon amy

Qui cuident avoir trop de sens 31)

220

Qui dient.

LE MARY.

Et quoy.

LA FEMME.

Sont innocens

Les prendrez vous a desagre 32)?

LE MARY.

Nenny.

LA FEMME.

Ie vous en scay bon gre.

Ils sont marys 33) nen parlons plus.

LE MARY.

Ie le scauray.

LA FEMME.

Sans le surplus

225

Quils ont dict de moy cest tout un. 34)

LE MARY.

De vous ma mye y a il aucun

Qui ayt sur vostre honneur tousché.

LA FEMME.

Mon honneur bien seroit mousche 35)

Et puny qui loseroyt dire

230

Sil ne vouloit a tort medire.

LE MARY.

Ie soubstiendray iusques a la mort

Que iamais ne me fistes tort.

Ie le prends sur ma conscience

Mais comptez moy de la science

De mes parents ca ie le veux

235

Qui sont ils?

LA FEMME.

Deux de vos nepveux

Qui cuydent estre bien apprins

Il est vray quils ont entreprins

De venir parler en secret

A vous, disant quilz ont regret

240

De voir ainsi vostre cornette 36)

Et dient quelle est deshonnete

Vilaine.

LE MARY.

Ils sen rompent la teste.

Se meslent ils tant de mon faict

245

Ha ie sois maudict et deffaict

Si iamais vers moy ont credit.

LA FEMME.

Ne dictes pas qui vous la dict

Et ne vous en deconfortez,

Ils ont dict que vous la portez 37)

Leurs propos disant ainsy la

250

Quelle va deca et dela

Devant darriere et de travers

Et a lendroit et a lenvers

Mais sans mentir mot ne demy

Et vous faict tres bien mon amy

255

Il est vray, cest chose certaine.

LE MARY.

Leur sanglante fievre certaine,

Qui les puisse tuer tout roydes

Mais vueillent ils mettre remedes

A mes habits.

LA FEMME.

Ne vous desplaise.

LE MARY.

260

Mais que la façon vous en plaise

Ma mie ce mest bien assez. 38)

LA FEMME.

Plaise monsieur vrayement pensez

Hardiment que ce quil vous plaist

Iamais en rien ne me desplaist

265

Vostre volonte veux tenir.

LE MARY.

Laissez les hardiment venir

Puisquils parlent de ma cornette

Ie parleray a leur barette 39)

Si bien quil luy en souviendra.

LA FEMME.

270

Ie men vois tandis quil viendra

Ie crois quils sen iront au grat 40)

Ils seront mieux pris quonques rat

Ne fut.

FINET.

Voire.

LA FEMME.

Ie te promets

Que leur donray leurs derniers mets

275

Tu les verras bien desgoutez.

FINET.

Ie vous prie allons escoutez

Quil repondra.

LA FEMME.

I'en suis contente. 41)

LE I. NEPVEU.

Bonsoir mon oncle ou est ma tante

Estes vous seul.

LE MARY.

Vous le voyez.

LE II. NEPVEU.

280

Dieu vous gard.

LE MARY.

Bien venu soyez.

LE II. NEPVEU.

Ou est ma tante.

LE MARY.

El nest ceans.

FINET.

Les gens la ne sont pas sciens 42)

Ils nosent leur propos entamer.

LE I. NEPVEU.

Oncle vous devez presumer

285

Que nous querons vostre prouffit

Et vostre honneur.

LE MARY.

[La Cor.]

Il me suffit.

Ientends deia vostre propos.

LE II. NEPVEU.

Escoutez.

LE MARY.

Donnez moy repos.

LE I. NEPVEU.

Ne vueillez nostre cas desdire.

LE MARY.

290

Ie scay bien ce que vous voulez dire.

LE II. NEPVEU.

Iamais on ne vous en parla.

LE MARY.

Elle ira de ca et de la

Devant darriere et a travers

Et a lendroit et lenvers

295

En depit de vostre visaige.

LE I. NEPVEU.

Oncle si neste point lusaige 43)

Regardez bien quon en dira

Le monde sen moucque.

LE MARY.

Elle ira

Et par darriere et par devant.

LE II. NEPVEU.

300

Voire dea, mais cest trop souvent.

LE MARY.

Et iyrai ie le veux ainsy

Et ny aura ne car ne si.

LE I. NEPVEU.

Mais un chacun en medira.

LE MARY.

Et bran en ton nez elle ira

305

Partout et si nen faudra rien

Dire maugre vous.

LE I. NEPVEU.

Puisquainsy vous plaist bien

Mais elle est fauce et deshonnete.

LE MARY.

Deshonnestes? mais plus honneste

Quoncque a ma lignee ne fut point.

310

Il plaist a ma femme en ce point 44)

Il me plaist aussi et vela

Quelle yra deca et dela

Ie veux cette facon tenir

Et si iose bien soutenir

315

Que est aussi honnestement

Ainsi que va comme autrement.

Pour Dieu iamais ne la vissiez.

LE I. NEPVEU.

Plust a Dieu oncle que scussiez

Le bel honneur quelle vous faict

320

Car certes elle est tout villaine.

LE MARY.

Elle est vostre fievre quartaine

Et avez menty par vos dents

Estes vous venus cy dedans

Pour me corriger.

LE I. NEPVEU.

Mon oncle, cest.

LE MARY.

325

Bran, bran, estronc, elle me plaist.

LE II. NEPVEU.

Nous nen irons plus desbastant.

LE I. NEPVEU.

Mais oncle elle vous coste tant.

LE MARY.

Nayez ia soucy du coustage.

Qui lauroit traisnee par la fange

330

Et foullee aux pieds et saillie,

Lamour ne luy seroit ia faillie 45)

Ell est a mon plaisir.

LE I. NEPVEU.

Voila.

LE MARY.

Ell ira darriere de la

Tout par tout a mont et a val

335

Son aller ne mest par travail

Allez et ne men parlez plus.

LE I. NEPVEU.

Ell ira doncque.

LE MARY.

Il est conclus

Il ne sen faut plus eschauffer

Ie donne a lennemy dEnfer

340

Le premier qui men parlera.

LE II. NEPVEU.

Allez si souvent?

LE MARY.

Ell ira

LE I. NEPVEU.

Nous craignons vostre deshonneur.

LE MARY.

Le iour de mes nopces sans plus

345

Que vous ne que tout le surplus

De mon lignaige.

LE II. NEPVEU.

Cest raison.

LE MARY.

Ne venez plus a ma maison

Ell est plus honneste que vous.

LE I. NEPVEU.

Adieu oncle pardonnez nous

350

Iamais ne vous en dirons rien

Tant que vivrons.

LE MARY.

Vous ferez bien.

Si iamais men venez parler,

Ie la feray plus fort aller

Et par devant et par derriere

355

Iusques a ce quelle fera entiere. 46)

LE II. NEPVEU.

Laissez lui doncques associer. 47)

LE I. NEPVEU.

Il ne sen faut plus socier

Car il est de nous degoute.

(Ilz sen vont.)

LA FEMME.

Quen dis tu.

FINET.

Ils ont bien iouste.

LA FEMME.

360

Elle ne ma de rien couste

Que dis tu?

FINET.

Ils ont bien iouste.

LA FEMME a Finet.

Et elle est fine la finesse

Ne penses tu quen ma ieunesse

Iai fait bons tours et a parens.

(Au mary.)

365

Et puis mon mary vos parens

Ont ils parle de la Cornette.

LE MARY.

Ils ont eu reponse fort nette

Tousiours vers moy aurez credit

Et par ma foy sils mavoient dit

370

Que fussiez mauvaise femme

Sotte deshonneste et infamme

Ie croyrois autant leur sornette

Comment iay fait de ma cornette

La raison ie vous cognois bien

375

Et cognois quils ne vallent rien

Et quilz sont de mauvaise sorte.

LA FEMME.

Moy iaymerois mieux estre morte

Sur ma foy.

LE MARY.

Sans iurer ma mie

380

Ie vous cognois nen doutez mie.

LA FEMME.

Pour fin et pour conclusion

Ce nest point par illusion

Ce quavous dis ne par contens 48)

Ce nest que pour passer le tems

385

Et reiouir gens gratieux

Sus sus, allons de mieux en mieux.

 

FIN.

Sans fin. 49)

 

 

――――――――

 

1) «Il se déclare maudit, dans le cas où il cesserait de vous aimer plus que lui même.» 

2) «Et après?» 

3) «Il n'a cessé...» 

4) «En supposant...» 

5) «Très certainement raquo; c'est le duplicatif de) «Voire!» 

6) C'est une plaisanterie dans le genre de celle déià trouvée dans Pathelin «Oui. par monseigneur de lame.» – La pomme de capendu, qu'on appelle encore ainsi, n'avait ce nom que par altération de celui de court-pendu, qui lui convient au mieux, a cause de sa courte queue. Rabelais (liv. III, ch. XIII). 

7) «C'est-à-dire, a quoi qu'il vous arrive dans vos amours, votre mari aura la responsabilité de tout.» 

8) «Avec.» 

9) Nous trouvons dans Rabelais (liv. I, ch. II, et V, p. 22) une locution proverbiale du même génie que celle-ci: «Croire que les nues soient poesles d'airain, et que vessies soient lanternes»Elle est aussi dans la Comédie des Proverbes. 

10) Froment. 

11) «Récompensé.» 

12) «Honnête femme, sûre (certaine), bien garantie.» 

13) Nous ne savons trop ce que veut dire ce latin certainement estropié. En mettant toutefois, au lieu de soritio, qui ne signifie rien, sortitur, qui veut dire on tire au sort, il n'est pas impossible de deviner qu'il s'agit là de l'éternelle loterie du mariage d'où l'on lire moins de bons que de mauvais sorts. 

14) «Le chien qui garde tout, qui répond de tout.» Nous avons déià trouvé cette expression dans la Farce de la pippée. V p. 132. 

15) C'est-à-dire «de longtemps, de longue pièce de temps». Dans la Farce des femmes qui font refondre leurs maris:

THIBAULT.

Biens ne nous failliront en pièces

Ça, Dieu merci.

C'est de «pièce» pris dans ce sens, qu'était venu l'adverbe «piéça» qui avait la même signification. 

16) «Ce m'est bien à propos venu». 

17) «Je crois que ie n'ai pas ma pareille pour tromper.» On comprend que ces deux derniers vers devaient se dire à part. 

18) «Je ne sais ce que sa femme a dans la pensée, dans la fantaisie, mais...» 

19) «La mauvaise conduite de sa femme.» 

20) «Qui n'y fera penser, qui n'avertira». 

21) «A ce qu'il demande, à ce qu'il recherche, et requête lui-même.» 

22) «Dépense». 

23) «A l'écart.» 

24) «Donnant des rendez vous de tous côtés, à la porte de devant, à celle de derrière.» 

25) «Préparer». 

26) «Il s'en faut de peu que ie n'en pleure» 

27) «Incroyable.» C'était la prononciation du temps. On la trouve dans Commines (liv. II, ch. XIV). Je vis, dit-il, parlan d'un terrible hiver, choses incréables du froit.» 

28) «J'en viendrai bien a bout (à chef).» 

29) «Je m'en vais, par moi même, en voir la fin et abattre tout ce que mon mari pourrait avoir contre moi». 

30) C'était depuis longtemps une formule de salutation. Nous l'avons déià vu dans Pathelin 

31) «Qui s'imaginent avoir trop de raison...» 

32) «En mauvais gré, désagrément.» 

33) «Ils sont sans doute fâchés (marris) de ce qu'ils ont dit.» 

34) «Oui, mais sans le reste, sans ce qu'ils ont dit de moi, mais peu importe, c'est tout un.» 

35) Pour «émouché» (chasse). 

36) «Votre coiffure de mari». On iouait déià sur ce mot cornette et son double sens. Dans la Reconnue de Belleau on parle d'un mari complaisant, qui

Donne le drap et le cizeau

Pour se tailler une cornette. 

37) Il s'agit touiours de la cornette, ou chaperon a cornette. Pour comprendre les mouvements qu'on lui donne ici, il faut se rappeler qu'on y attachait une bande d'étoffe, qui tombait en flottant sur la poitrine et sur les épaules. 

38) «Il suffit, ma mie, que l'air de ma cornette vous plaise.» 

39) «Puisqu'ils parlent de ma coiffure, ie parlerai à la leur.» La barrette, dont le nom est resté au chapeau des cardinaux, était une espèce de bonnet plat. L'expression «parler a la barrette de quelqu'un», pour lui parler vertement, presque en lui frottant les oreilles, était proverbiale, peut-être par équivoque sur barrette et rembarrer. On la trouve, pour un trait du même genre que celui qui est ici, dans l'Avare de Molière (acte II, sc. III) «La Fleche. Je parle, ie parle à mon bonnet. – Harpagon. Et moi, ie pourrais bien parler à ta barrette 

40) «Qu'ils s'en iront paître» C'est le sens de cette locution «aller, envoyer au grat», qu'on le trouve encore sous Louis XIII, dans les Poésies et Rencontres de Neufgermain, 2e partie, p. 202:

Il sait parler latin, il sait parler gascon,

Grave, sentencieux, disert, nunquam errat.

Jusque là qu'il vainquit, disputant dans Mâcon,

Un docteur maconnais, et l'envoya au grat .... 

41) «Volontiers.» 

42) «Ne savent pas ce qu'ils doivent faire.» 

43) «Si vous n'êtes point suivant l'usage». 

44) «Il plaît à ma femme qu'elle soit ainsi.» 

45) «Quand bien même ou l'aurait traînée dans la boue, foulée aux pieds et salie, le goût que i'ai pour elle ne lui manquerai pas.» 

46) «C'est-à-dire, sans doute, iusqu'à ce qu'elle fasse l'évolution complète, iusqu'à ce qu'elle soit entièrement à l'envers.» 

47) «Laissez le donc s'associer comme il veut.» Le second neveu doit dire cela tout bas à l'autre. 

48) «Par discussions, disputes.» Dans la Moralité des enfans de maintenant:

FABIEN.

Faites touiours contens et noises. 

49) Ces mots étaient la devise de Jean d'Abondance.