BIBLIOTHECA AUGUSTANA

 

 

           
 

Odeion virtuale

Pierre de Geyter (1848 - 1932)

   
   

 

 

 

 

 

 

L'Internationale

 

(1871/1888)

 

 

 
   

 

 

 
     

 

 

 

Textus

(Eugène Pottier, 1871)

 

Debout! les damnés de la terre,

Debout! les forçats de la faim!

La raison tonne en son cratère,

C'est l'éruption de la fin.

Du passe faisons table rase,

Foules, esclaves, debout, debout!

Le monde va changer de base

Nous ne sommes rien, soyons tout!

 

Refrain:

C'est la lutte finale:

Groupons-nous, et demain

L'Internationale

Sera le genre humain!

 

Il n'est pas de sauveurs suprêmes:

Ni Dieu, ni César, ni tribun

Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes!

Décrétons le salut commun!

Pour que le voleur rende gorge,

Pour tirer l'esprit du cachot,

Soufflons nous-mêmes notre forge,

Battons le fer quand il est chaud!

 

L'état comprime et la loi triche,

L'impôt saigne le malheureux,

Nul devoir ne s'impose au riche,

Le droit du pauvre est un mot creux.

C'est assez, languir en tutelle,

L'égalité veut d'autres lois,

«Pas de droits sans devoirs», dit-elle,

«Egaux, pas de devoirs sans droits!»

 

Hideux dans leur apothéose,

Les rois de la mine et du rail

Ont-ils jamais fait autre chose

Que dévaliser le travail?

Dans les coffres-forts de la bande

Ce qu'il a crée s'est fondu.

En décrétant qu'on le lui rende

Le peuple ne veut que son dû.

 

Les rois nous saoulaient de fumées,

Paix entre nous, guerre aux tyrans!

Appliquons la grève aux armées,

Crosse en l'air, et rompons les rangs!

S'ils s'obstinent, ces cannibales,

A faire de nous des héros.

Ils sauront bientôt que nos balles

Sont pour nos propres généraux.

 

Ouvriers, paysans, nous sommes

Le grand parti des travailleurs!

La terre n'appartient qu'aux hommes,

L'oisif ira loger ailleurs.

Combien de nos chairs se repaissent!

Mais, si les corbeaux, les vautours,

Un de ces matins, disparaissent,

Le soleil brillera toujours!

 

 

Audio

mp3, ca. 510 kb

 

 

Partitura