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B  I  B  L  I  O  T  H  E  C  A    A  U  G  U  S  T  A  N  A

 

 

 

 
Guillaume Apollinaire
Les Mamelles de Tirésias
 


 






 




À  L o u i s e  M a r i o n

Louise Marion vous fûtes admirable
Gonflant d'esprit tout neuf vos multiples tétons

La féconde raison a jailli de ma fable
Plus de femme stérile et non plus d'avortons
Votre voix a changé l'avenir de la France
Et les ventres partout tressaillent d'espérance


À  M a r c e l  H e r r a n d

Vous fûtes le mari sublime ingénieux
Qui faisant des enfants nous suscite des dieux
Mieux armés plus unis plus savants plus dociles
Plus forts et plus hardis que nous n'avons été
La Victoire sourit à leurs destins habiles
Et célébrant dans l'ordre et la prospérité
Votre civique sens votre fécondité
Ils seront tous un jour l'orgueil de la Cité


À  Y é t a  D a e s s l é

Étiez-vous bien à Zanzibar Monsieur Lacouf
Qui mourûtes et remourûtes sans dire ouf

Kiosque remuant qui portiez les nouvelles
Vous étiez un cerveau pour toutes les cervelles
Des pauvres spectateurs qui ne le savaient pas
Qu'il leur faut des enfants ou marcher au trépas

Vous fûtes par deux fois la presse qui féconde
Le bon sens en Europe ainsi qu'au Nouveau Monde
Déjà l'écho répète à l'envi vos échos

Merci chère Daesslé
      Les petits moricauds
Qui pullulaient au 2e acte de mon drame
Grâce à vous deviendront de bons petits Français
Blancs et roses ainsi que vous êtes madame
      Ce sera là notre succès


À  J u l i e t t e  N o r v i l l e

Voici le temps Madame où parlent les gens d'armes
J'en suis et c'est pourquoi suscitant les alarmes
J'ai parlé
      Vous étiez sur votre beau cheval
Vous représentiez l'ordre et par mont et par val
Nous faisions que revînt dans la race française
Le goût d'être nombreuse afin de vivre à l'aise
Ainsi que les enfants du mari de Thérèse


À  H o w a r d

Vous étiez tout le peuple et gardiez le silence

Peuple de Zanzibar ou plutôt de la France
Il faut laisser le goût et garder la raison
Il faut voyager loin en aimant sa maison
Il faut chérir l'audace et chercher l'aventure
Il faut toujours penser à la France future
N'espérez nul repos risquez tout votre avoir
Apprenez du nouveau car il faut tout savoir
Lorsque crie un prophète il faut que l'alliez voir
Et faites des enfants c'est le but de mon conte
L'enfant est la richesse et la seule qui compte


 
 
 
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